Pour cette première expérience de mesure d'impact social nous nous sommes adressés au public des 18/25 ans accompagnés sur deux dispositifs particuliers de l'association: "l'Escale Jeune" et "Toit d'Abord !" L'Escale Jeune est un type d'hébergement et d'accompagnement similaire aux centres d'hébergement et de réinsertion sociale en direction des jeunes de 18/25 ans . On y propose un accompagnement global et individualisé sur tous les domaines de la vie : accès aux droits, accompagnement social, formation, santé, gestion des ressources, vie quotidienne... Toit d'abord! propose un accès au logement autonome et un accompagnement pour des jeunes adultes qui vivent des troubles psychiatriques. C'est le principe du logement d'abord qui s'applique, couplé à un accompagnement intense sur toute les préoccupations de la vie quotidienne. Ces deux dispositifs proposent un accompagnement global et individualisé grâce à une équipe pluridisciplinaire : accompagnateurs sociaux, accompagnateurs éducatifs et sociaux, infirmière, psychologue ... Ces deux publics amenant un questionnement régulier des pratiques des professionnels pour adapter les accompagnements aux besoins mais aussi aux objectifs que se fixe le public des 18/25 ans, nous avons saisi l'occasion qui se proposait à nous : mesurer l'impact social des accompagnements pour comprendre en quoi il permettait un changement ou un renforcement des compétences des jeunes personnes accompagnées.
La collecte de données a pu être réalisée auprès de 19 jeunes des deux dispositifs sur les 25 qui étaient accompagnés. La marge d’erreur est de 13,8%. Les résultats de cette étude sont donc à prendre avec précaution et ne permettent pas d’orienter la prise de décision ou de tirer des conclusions précises. Néanmoins ils permettent une première analyse qualitative du point de vue des personnes accompagnées. La passation du questionnaire a été laissée au libre choix afin de respecter la volonté des personnes. Après la création collective d'un questionnaire, les équipes se sont chargées de mener les entretiens, soit sur format papier ou directement sur tablette. Pour certains, cela a été l'occasion d'avoir des échanges ou des demandes de précisions sur le questionnaire, et pour d'autres l'occasion de réajuster les projets, d'échanger sur des domaines qui n'avaient pas été abordés jusqu'à présent.
Des jeunes peu qualifiés 66% des jeunes interrogés ont un niveau d’étude sans qualification qui ne permet pas de prétendre en l’état à un emploi. 1/3 est diplômé par un CAP/BEP qui peut permettre l’accès à un emploi, encore faut-il être mobile ou avoir pu trouver un emploi dans la branche étudiée. Peu diplômés, peu mobiles, le chemin de l'insertion par l'emploi est pour certains une vraie difficulté. Ce qui occasionne aussi des obstacles à dépasser pour prétendre à l'accès aux ressources. Il n’y a pas de difficultés ou de problématiques concernant la régularité sur le territoire puisque les 19 personnes interrogées sont toutes de nationalité française. Néanmoins, les jeunes rencontrent d'autres difficultés notamment sur les accès ou maintien des droits et sollicitent beaucoup les équipes pour cela. Les répondants ont évoqué pour 84% des difficultés familiales en 1er lieu comme étant à l'origine de leurs problématiques. En 2nd, ce sont les difficultés psychologies/psychiques qui sont citées, puis les addictions. Au début de la collecte, les équipes pensaient que les problématiques de santé représentaient les difficultés les plus marquées.
Libellé | Valeur |
---|---|
Féminin | 49% (22 sur 45 réponses) |
Masculin | 49% (22 sur 45 réponses) |
Non-binaire | 2% (1 sur 45 réponses) |
Je préfère ne pas répondre | 0% (0 sur 45 réponses) |
Libellé | Valeur |
---|---|
Brevet | 26% (5 sur 19 réponses) |
CAP/BEP | 32% (6 sur 19 réponses) |
Baccalauréat (général, technnologique, professionnel) | 5% (1 sur 19 réponses) |
Bac+2 (BTS, DUT, DEUG) | 0% (0 sur 19 réponses) |
Bac+3 (license) | 0% (0 sur 19 réponses) |
A partir de Bac+4 | 0% (0 sur 19 réponses) |
Aucun | 37% (7 sur 19 réponses) |
Autre | 0% (0 sur 19 réponses) |
Libellé | Valeur |
---|---|
Demandeur d'asile | 0% (0 sur 19 réponses) |
Ressortissant de l'UE | 0% (0 sur 19 réponses) |
Réfugié | 0% (0 sur 19 réponses) |
Autre titre de séjour (ex : APS, vie privée et familiale, parents d’enfant français, travailleur temporaire, etc.) | 0% (0 sur 19 réponses) |
Sans titre de séjour | 0% (0 sur 19 réponses) |
De nationalité française | 100% (19 sur 19 réponses) |
Libellé | 2023 |
---|---|
Non concerné / Je ne peux pas répondre | 5.3% (19 sur 19 réponses) |
Autre | 0.0% (19 sur 19 réponses) |
Aucune | 0.0% (19 sur 19 réponses) |
Mesures judiciaires | 0.0% (19 sur 19 réponses) |
Fin de prise en charge ASE | 5.3% (19 sur 19 réponses) |
Sortie de prison | 0.0% (19 sur 19 réponses) |
Addiction(s) | 26.3% (19 sur 19 réponses) |
Difficultés psychologiques ou psychiques | 47.4% (19 sur 19 réponses) |
Problème de santé physique | 10.5% (19 sur 19 réponses) |
Difficultés familiales | 84.2% (19 sur 19 réponses) |
Fuite d'un pays à risque | 5.3% (19 sur 19 réponses) |
Emploi précaire | 0.0% (19 sur 19 réponses) |
Perte d'un emploi | 10.5% (19 sur 19 réponses) |
Fuite d'un conjoint violent | 0.0% (19 sur 19 réponses) |
Expulsion | 21.1% (19 sur 19 réponses) |
Très clairement, les jeunes qui ont répondu se positionnent pour dire qu'ils se sentent écoutés et soutenus depuis leur entrée dans le dispositif, qu'ils reprennent confiance en leur potentiels et capacités. Cet "effet booster" se ressent aussi dans l'augmentation de leur motivation. En résumé, nous pouvons affirmer que l'entrée dans les dispositifs sont un soutien à l’envie, la possibilité d’essayer. L’accompagnement mis en place sur les deux dispositifs a pour but de rendre les jeunes acteurs de leur vie, leur permettre de prendre des décisions adaptées à leurs situations et leurs envies. Les résultats montrent que l’objectif est atteint pour une majorité des jeunes accompagnés. Le questionnaire permet de se rendre compte sur quels domaines les personnes accompagnées ont perçu l'amélioration de leur situation : réalisation de leurs démarches administratives; accès au logement/hébergement , prise en charge des difficultés psychologiques, accès aux besoins de 1ère nécessité.
Libellé | 2023 |
---|---|
Non concerné / Je ne peux pas répondre | 15.8% (19 sur 19 réponses) |
Autre | 0.0% (19 sur 19 réponses) |
Amélioration de la situation familiale | 21.1% (19 sur 19 réponses) |
Sentiment d’être reconnu | 31.6% (19 sur 19 réponses) |
Rupture de l’isolement | 26.3% (19 sur 19 réponses) |
Mobilité facilitée | 0.0% (19 sur 19 réponses) |
Meilleure aisance dans l’usage du numérique | 0.0% (19 sur 19 réponses) |
Aide au retour à l’emploi / à la formation | 15.8% (19 sur 19 réponses) |
Aide à l’apprentissage de la langue française | 0.0% (19 sur 19 réponses) |
Progression dans ma situation d’accès à un hébergement / logement | 52.6% (19 sur 19 réponses) |
Prise en charge de mes difficultés psychologiques ou psychiques | 36.8% (19 sur 19 réponses) |
Facilitation de l’accès aux soins | 21.1% (19 sur 19 réponses) |
Aide à la réalisation de démarches administratives | 52.6% (19 sur 19 réponses) |
Aide à la régularisation de ma situation administrative | 47.4% (19 sur 19 réponses) |
Accès aux besoins de première nécessité (hygiène, alimentation, soins immédiats, etc.) | 36.8% (19 sur 19 réponses) |
Amélioration de ma situation financière | 31.6% (19 sur 19 réponses) |
Amélioration du niveau d'autonomie, progrès vers les aspirations et objectifs, amélioration du bien être sont les avantages et les changements que perçoivent les jeunes accompagnés dans leur vie quotidienne. Les dispositifs leur permettent de se projeter, d'envisager un avenir alors qu'au début de l'accompagnement, ils pouvaient citer des freins tels que : difficultés administratives, d'accès à l'emploi l'emploi, la formation, difficultés à gérer les aspects de la vie quotidienne. A la création du questionnaire, les équipes émettaient l'hypothèse d'une prise de conscience des jeunes sur les questions de santé. Bien que cette dimension soit prise en compte, elle n'est pas citée comme premier changement notable pour les jeunes. Pour autant, ils sont unanimes sur l'augmentation du bien être. Au cours de l'accompagnement ils ont pu être épaulés sur les questions de santé physique et mentale par une équipe pluridisciplinaire et complémentaire. Au regard des ces résultats, les équipes sont encouragées à continuer l'accompagnement global au plus près des jeunes en les questionnant régulièrement sur leur évaluation des dispositifs.
Libellé | 2023 |
---|---|
Non concerné / Je ne peux pas répondre | 15.8% (19 sur 19 réponses) |
Il n’y a pas eu de changement | 15.8% (19 sur 19 réponses) |
Je me sens en meilleure santé physique | 21.1% (19 sur 19 réponses) |
Je prends soin de moi | 57.9% (19 sur 19 réponses) |
Je suis plus à l’écoute de mon corps | 47.4% (19 sur 19 réponses) |
J’ai changé mon hygiène de vie | 36.8% (19 sur 19 réponses) |
Je me suis occupé d'un problème de santé que je laissais traîner | 26.3% (19 sur 19 réponses) |
Libellé | 2023 |
---|---|
Non concerné / Je ne peux pas répondre | 0.0% (19 sur 19 réponses) |
Il n’y a pas eu de changement | 10.5% (19 sur 19 réponses) |
Ma santé mentale s’est stabilisée/améliorée | 47.4% (19 sur 19 réponses) |
Je prends davantage soin de moi | 47.4% (19 sur 19 réponses) |
Je suis plus à l’écoute de mes troubles | 52.6% (19 sur 19 réponses) |
Je suis accompagné par un professionnel de santé | 26.3% (19 sur 19 réponses) |
J’ai décidé de m’occuper de ma santé mentale | 47.4% (19 sur 19 réponses) |
J’ai pris conscience de ma santé mentale | 52.6% (19 sur 19 réponses) |